Construire la figure de l’im.migrant(e) dangereux(se) pour banaliser sa criminalisation

Depuis la prise du pouvoir de Donald Trump aux États-Unis, nous assistons à une recrudescence inédite du discours anti-immigration en Amérique du Nord. Le durcissement idéologique et sécuritaire qui en découle donne lieu à un véritable régime d’exception en matière de contrôle migratoire sur tout le continent. Vous avez sûrement vu la vidéo choquante de personnes migrantes enchaînées, publiée sur le compte officiel de la Maison-Blanche, ou entendu Trump dire qu’il allait envoyer plus de 30 000 personnes sans statut au camp de Guantanamo, avant de finalement les transférer vers une prison en Louisiane. Et vous avez sûrement entendu parler de la mise en détention illégale du militant pour les droits des palestinien(ne)s Mahmoud Khali, qui pourtant est un résident permanent des États-Unis, mais que l’administration Trump cherche à déporter à tout prix.
Personnes im.migrantes derrière les barreaux : les failles procédurales et leur impact sur le respect des droits humains

On compare souvent la situation des personnes im.migrantes détenues pour des fins administratives à celle des personnes détenues en lien avec des infractions pénales. Il existe toutefois une différence cruciale entre les deux. Les personnes incarcérées à la suite d’une accusation criminelle ont été privées de leur liberté suivant une procédure pénale qui respecte, en principe, les droits et garanties protégés par les articles 10 et 11 de la Charte canadienne des droits et des libertés. Les personnes im.migrantes, en revanche, peuvent être détenues par l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) à des fins uniquement administratives.
Des non criminel.les derrière les barreaux

Le 30 juin 2024 restera dans l’histoire comme le jour où la détention des personnes im.migrantes dans des prisons provinciales a pris fin au Québec. C’est le point final de l’entente de la province avec l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC), en vertu de laquelle le Québec acceptait d’incarcérer, dans ses prisons provinciales et pour le compte du gouvernement fédéral, des personnes im.migrantes à des fins administratives, pour des raisons uniquement liées à leur dossier d’immigration.