Publication
Les travailleur•ses temporaires et la construction d’une classe d’im.migrant•es indésirables:
Survol historique des racines coloniales et esclavagistes des politiques migratoires au Canada.
Organismes
- L’Observatoire pour la justice migrante
Auteur.es
- Fella Hadj-Kaddour, Myriam Dumont-Robillard et Aly Ndiaye
Avec la Collaboration de:
- Amel Zaazaa et Rabih Jamil
Révision linguistique:
- Monique moisan et Liza Hammar
Traduction:
- Kathleen Keller
Mise en page :
- Donia Zahir
Informations
- Type: Article d'analyse
- Date de publication: Octobre 2024
- Langues: Français, English
- Temps de lecture: 30 minutes
Les travailleur•ses temporaires et la construction d’une classe d’im.migrant•es indésirables : Survol historique des racines coloniales et esclavagistes des politiques migratoires au Canada.
Article d’analyse élaboré par l’observatoire pour la justice migrante (opljm)
L’Observatoire pour la justice migrante
L’Observatoire pour la justice migrante est un organisme indépendant à but non lucratif fondé par plusieurs acteurs(ices) appartenant au milieu de la recherche et de la société civile au Québec. Sa mission est centrée autour de la recherche, le plaidoyer, la mobilisation et la diffusion des savoirs afin de soutenir une vision de la société plus juste envers les personnes migrantes et un meilleur accès à leurs droits.
Résumé
Cet article analyse l’augmentation des migrations temporaires de travail dans des secteurs non délocalisables où persiste une pénurie structurelle de main-d’œuvre dans un contexte d’avènement du capitalisme mondialisé et de la néolibéralisation de l’économie. Depuis une approche sociohistorique, il explore comment les politiques migratoires temporaires de travail au Canada trouvent leurs racines dans l’héritage colonial et esclavagiste. Ces politiques ont contribué à façonner l’économie canadienne et ont perpétué un système de capitalisme racial, influençant les politiques migratoires jusqu’à aujourd’hui.
L’article démontre également comment des logiques coloniales persistent dans la construction d’une immigration sélective qui, par le biais de politiques discriminatoires depuis la fondation du Canada, contribuent à former ce que l’on pourrait appeler un « Canada Blanc ». Il souligne que malgré les tentatives de supprimer les discriminations raciales explicites après la Seconde Guerre mondiale, celles-ci se sont transformées et continuent de se manifester à travers les programmes de travail temporaire.
L’article critique la fabrication de besoins temporaires en main-d’œuvre alors que la demande est en réalité permanente, argumentant ainsi en faveur d’une immigration de travail permanente qui permettrait aux travailleur•ses d’accéder à des conditions de vie dignes, au lieu de maintenir une classe d’immigrant•es exploitables et jetables.
Image d’en-tête: Komagata Maru
Table des matières
Résumé
Introduction
- Peupler le Canada : la question coloniale et esclavagiste à l’origine des politiques migratoires temporaires de travail
- L’esclavage au Canada et les prémices idéologiques d’une économie basée sur la servitude et le travail non libre
- Les « engagés », les « coolies » et la « distinction coloniale » : une continuité entre le système de servitude et les premières formes des migrations temporaires de travail dans le Canada pré-confédéré
- a. Les engagés et la continuité du projet de colonialisme de peuplement
- b. Les coolies et la condition coloniale : les racines coloniales de la figure du migrant, plus particulièrement celle du travailleur migrant temporaire
- a. Les engagés et la continuité du projet de colonialisme de peuplement
- L’esclavage au Canada et les prémices idéologiques d’une économie basée sur la servitude et le travail non libre
- Les premières lois migratoires au Canada et le cadre légal institutionnalisant le racisme et la systématisation des statuts temporaires d’immigration pour le travail
- La question de l’immigration asiatique et l’Acte de l’immigration chinoise de 1885 comme première pièce de législation canadienne excluant des immigrants sur la base de l’origine ethnique
- Généralisation du différentiel reposant sur la race dans la loi canadienne de l’immigration : l’argument de l’inadéquation climatique
- Construire le Canada au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, et la formalisation juridique du statut de travailleur•se migrant•e temporaire
- Le système de pointage et le statut temporaire comme nouvelle façon de disposer de l’immigration non désirable
- La question de l’immigration asiatique et l’Acte de l’immigration chinoise de 1885 comme première pièce de législation canadienne excluant des immigrants sur la base de l’origine ethnique
Conclusion
Bibliographie